Eczéma des mains chez l’enfant : penser aux « mousses » ! - 04/04/19
Résumé |
Introduction |
L’eczéma des mains est plus rare chez l’enfant que chez l’adulte : la dermatite atopique, l’eczéma de contact, la dyshidrose et la dermite irritative sont les causes les plus fréquentes. Nous rapportons le cas d’un eczéma de contact de l’enfant lié à une allergie aux mousses végétales.
Résultats |
Une fillette âgée de 4 ans, sans antécédent notable hormis une atopie paternelle, présentait un eczéma des mains depuis un an. L’eczéma prédominait sur la main dominante, s’aggravait progressivement et semblait se majorer en période scolaire. Le reste de l’examen clinique était normal. L’interrogatoire retrouvait l’utilisation d’une crème à la propolis sur tout le corps et la manipulation de peintures et de pâte à modeler faisait suspecter en premier lieu un eczéma de contact à la propolis ou aux isothiazolinones. Des tests épicutanés « standards » étaient posés chez la petite fille. Le nickel était positif à+et le lactone sesquiterpène mix à +++. La manipulation régulière de mousses des arbres dans la cour de l’école retrouvée à l’interrogatoire permettait d’établir, de manière certaine, la pertinence de ce test. Une corticothérapie locale et l’éviction de l’allergène permettaient la guérison de l’eczéma.
Discussion |
Les lactones sesquiterpéniques (LS) sont des substances naturelles contenues dans des plantes appartenant à 3 familles : astéracées, lauracées, lichens frullania (mousses de chêne). Dans notre observation, l’espèce allergisante faisait partie de cette dernière famille. Elles sont essentiellement responsables d’eczéma lors du contact avec la peau. Les activités pouvant favoriser l’exposition sont les industries du bois, l’agriculture, les fleuristes, mais on peut y penser chez l’enfant lors de jeux extérieurs, jardinage… Ces allergies de contact aux LS peuvent volontiers mimer des photo-allergies car s’observent souvent sur des zones photo-exposées. En effet, un certain nombre de végétaux contenant des furocoumarines (substances phototoxiques), les photophytodermatoses des mains qui sont un diagnostic différentiel ne sont pas rares.
Conclusion |
Cette observation rappelle l’importance d’évoquer une allergie de contact devant un eczéma chronique des mains, y compris chez l’enfant en bas âge.
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Vol 59 - N° 3
P. 263 - avril 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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